Interview de Jean-François Lutz, Responsable de la Bibliothèque Numérique de l’Université de Lorraine
Bonjour Jean-François, pouvez-vous nous dire quelle est l’implication de votre établissement dans le projet SGBM ?
Au début des années 2010, un premier regroupement d’établissements utilisateurs du SIGB Horizon, dont le mien, a commencé à réfléchir à un projet commun pour remplacer cet outil en fin de maintenance. L’Abes a vite été associée au projet… qui est devenu le projet SGBM. Naturellement, l’Université de Lorraine a été impliquée dans les réunions du comité technique et la construction du programme fonctionnel, jusqu’à l’été 2014. C’est à ce moment-là que la décision a été prise de participer au groupement de commandes mais de ne pas être site pilote.
Qu’est-ce qui vous a amené à prendre une telle décision, alors que votre établissement faisait partie des pionniers du projet SGBM ?
Les 4 ex-universités lorraines étaient en train de fusionner. La priorité de la future Université unique et de la direction de la documentation était de mettre en place le même SIGB pour toutes les bibliothèques. Il y avait à la fois un enjeu de culture professionnelle commune, mais également un souci vis-à-vis du public : les 4 anciens SCD utilisaient 4 outils différents ! Il n’était pas possible d’offrir un service cohérent pour nos usagers dans ces conditions. Le projet SGBM était attirant car il était la promesse d’une mutualisation encore plus large que celle que nous recherchions au niveau des établissements fusionnés. Il y avait également la perspective de faire évoluer nos outils en adoptant un SGB nouvelle génération, plus adapté aux exigences actuelles posées par le traitement de la documentation. Mais le calendrier du projet SGBM s’est vite avéré incompatible avec celui de la fusion de l’Université de Lorraine qui a eu lieu en 2012 : il aurait fallu attendre 6 ans après la fusion pour espérer proposer un outil commun. Cela n’était pas envisageable.
Votre établissement a été réinformatisé en septembre 2014 : pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les choix qui ont été faits ?
Le remplacement des 4 SIGB s’est réalisé très rapidement, en 10 mois. Cela a permis d’atteindre le premier objectif : proposer un seul outil pour la gestion de la documentation. En revanche, les ambitions ont dû être revues à la baisse sur les aspects innovants du logiciel (nous avons choisi le logiciel V-Smart). Passer à un outil dans le cloud comme ceux qui seront proposés dans l’accord-cadre SGBM reste un objectif à court terme : nous sommes d’ailleurs impatients de voir quels seront les fournisseurs retenus à l’issue du dialogue compétitif.
A ce sujet, avez-vous des regrets d’être sorti du comité technique et du groupe des sites pilotes ?
Nous n’aurions sans doute pas eu les forces vives pour mener de front deux réinformatisations aussi rapprochées. Quitter le groupe de travail coordonné par l’Abes nous a effectivement coupés en grande partie de la vie du projet. Malgré les journées qui ont pu être organisées par l’Abes et l’Adbu à l’automne dernier, la mise en route de la vague pilote et des vagues suivantes reste très abstraite. Les journées de l’Abes seront l’occasion, je l’espère, d’échanger et d’obtenir des réponses aux questions que nous nous posons : les produits répondent-ils aux attentes ? Quel calendrier, pour quelles vagues ? etc.
Merci Jean-François, pour votre témoignage, et rendez-vous à Montpellier les 10 et 11 mai alors !