![Laure Franceschi]()
Bonjour Laure, pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené au SGBM ?
C’est en tant que Responsable du Service informatique de la BIU que je suis devenue Chef de projet SGBM à l’été 2013. Régis Griesser, déjà impliqué depuis 2011, y consacre aussi une grande partie de son temps. C’est d’ailleurs avec lui que nous avons lancé le programme fonctionnel en 2013, c’est-à-dire la liste de toutes les fonctionnalités attendues des candidats et que nous avons sollicité les correspondants Aleph sur les cas pratiques notamment.
Je m’y perds un peu dans tous ces termes et différentes phases, études de faisabilité, étude d’impact, programme fonctionnel, dialogue compétitif…, ça m’a l’air un peu compliqué, non ?
C’est vrai que c’est compliqué. C’est lié à la taille du projet. Il a commencé avec une idée simple : se regrouper pour obtenir un bon SGB au meilleur prix et garantir son intégration dans le SUDOC. Mais pour passer à la réalisation tout en respectant les règles qui pèsent sur les projets publics, il a fallu passer par plusieurs étapes et mettre en place toute une organisation, qui paraît lourde et complexe quand on l’aborde pour la première fois, mais qui semble parfaitement logique à ceux qui y évoluent.
En résumé, il a fallu :
- Réfléchir à une idée et se demander à quel point elle était farfelue = une étude de faisabilité, menée par un groupe de travail technique.
- Réfléchir aussi aux conséquences possibles de ce projet = une étude d’impact, menée par l’Abes.
- Identifier qui se lancerait : on a désigné le groupe des sites pilotes, en majorité ceux dont des agents avaient participé au GT technique.
- Définir ce que notre SGB devrait savoir-faire (sans préciser comment) = le programme fonctionnel.
- Trouver un moyen de mettre les fournisseurs en concurrence, mais qui ne soit pas trop contraignant pour laisser la place à l’innovation dans les réponses = un dialogue compétitif.
- Définir le cadre dans lequel les marchés seraient signés, assez souple pour que tous les établissements qui voudraient participer puissent s’y intégrer, assez solide aussi pour que le travail fait une fois serve à tous = un accord cadre.
En reprenant les étapes une par une, elles sont compréhensibles !
Après la période de travail avec les correspondants Aleph, que s’est-il passé ?
Tout ce travail réalisé par les correspondants Aleph, documentation électronique et statistiques a été exploité au niveau des groupes nationaux. Les Chefs de projets se sont fait le relais des retours des collègues sur les fonctionnalités attendues.
Et maintenant, on en est où ?
La procédure de dialogue compétitif a été lancée. Les candidats sont en train de plancher sur le vrai programme fonctionnel. En juin 2015, nous devrons sélectionner sur la base de leur offre technique et financière, jusqu’à 5 candidats qui seront admis aux auditions. Ensuite, nous les recevrons pour discuter de ce qui sont en mesure d’offrir au regard de nos besoins et critères. Au printemps 2016, les candidats devront alors nous faire une offre définitive. Eté 2016, seuls 3 candidats seront retenus pour signer un accord cadre. Une mise en concurrence de ces 3 candidats sera alors organisée. Puis, une fois le choix du fournisseur validé, nous rentrerons dans une 1ère vague de réinformatisation. La BIU, en tant que site pilote, fera partie de cette 1ère vague qui interviendra en 2017.
Vaste programme…quelle sera alors la nature du travail des collègues de la BIU impliqués dans les groupes de travail ?
De retour des auditions, Régis et moi retransmettrons les informations aux testeurs en leur demandant d’analyser cette documentation et d’y trouver la petite bête c’est-à-dire, nous dire ce qui peut poser problème dans les solutions que les candidats proposent et aussi ce qui demande à être valorisé. De cette manière, nous serons Régis et moi en mesure de faire un retour « intelligent » aux candidats. Ainsi, la BIU participera activement au retour qui sera fait aux candidats par les commissions nationales.
Avez-vous réfléchi à l’impact de cette réinformatisation sur les pratiques professionnelles des agents ?
C’est une question importante.
Il existe une commission « Formation » qui s’intéresse au dispositif d’accompagnement et de formation du personnel et qui étudiera ce que les candidats sont en mesure de proposer. Bien souvent, ces derniers proposent de former « des formateurs relais » choisis parmi les agents de la BIU qui formeront à leur tour les collègues dans les sections. Une documentation de type manuel, assistance technique est souvent livrée et puis nous aurons le soutien de l’Abes.
En fait, pouvez-vous, Laure nous rappeler en quoi ce projet est un plus pour nous ?
Se mettre à plusieurs, c’est-à-dire à 48 établissements est la garantie de proposer un marché suffisamment intéressant où nous serons en position de force pour négocier les prix et l’offre de service. Ce qui n’était pas le cas précédemment avec l’ancien système local. La procédure est lourde mais également très structurée de façon à permettre aux établissements de travailler en synergie. Disposer d’un outil performant qui permet de gérer l’ensemble des ressources et des services sera un véritable atout pour nos BUs. De plus, au lieu de nous réinformatiser tout seuls, nous bénéficions de l’expertise des agents impliqués à l’Abes et dans les autres sites pilotes. C’est une vraie chance.
Selon vous, quelles sont les plus grandes difficultés que vous rencontrez dans la conduite d’un tel projet ?
Compte tenu de la taille de la BIU, ce n’est pas facile de mobiliser les collègues des différentes BUs, de les faire rentrer dans le projet, ne serait-ce que de leur faire prendre conscience qu’il se passe quelque chose pour qu’ils voient venir la réinformatisation en 2017.
De notre côté, avec Régis nous sommes à fond, nous connaissons par cœur le dossier. L’idée de création d’un blog est intéressante et servira je l’espère à mieux informer les collègues. Pour ma part, je n’ai malheureusement pas de pause-café avec les équipes en BU pour en discuter avec eux (rire).
On aurait pu choisir de tout faire tout seul mais ce n’est pas réaliste tant la charge de travail est importante. De plus, nous avons besoin de nous entourer de toutes les compétences ; ça fonctionne dans les deux sens : transmission d’information et captation de compétences.
Et sinon, personnellement, comment vivez-vous ce projet ?
C’est très enthousiasmant car on sait que notre système de gestion actuel n’est pas parfait. Il y a la promesse d’un outil qui rendrait des services que nous ne proposons pas actuellement, des fonctionnalités simples et agréables. Le travail avec l’Abes et les Chefs de projets des autres établissements est stimulant. En fait, C’est un vrai retour sur investissement …c’est aussi beaucoup de travail mais il en ressort toujours quelque chose de positif.